Personne n’aurait pu imaginer rencontre plus improbable dans la Sierra de Santa Marta en Colombie. Mais il n’y a pas de hasard. Un géographe français s’aventure dans ces confins du monde trop loin, trop haut. Une embolie pulmonaire l’assaille et juste avant de rendre son dernier soupir, des êtres inconnus de lui surgissent de nulle part et le rendent à la vie. C’est l’acte de naissance invraisemblable d’un pacte pour la vie, belle illustration de l’unité dans la diversité du genre humain.
Ce citoyen français devenu désormais citoyen du monde, Eric Jullien, réalise sa promesse : soutenir ce peuple qui lui a sauvé la vie à sauver sa terre.
La rencontre entre ces deux mondes ne se font que rarement sur une telle base de réciprocité, de respect et de reconnaissance. L’ordinaire des contacts a porté et porte encore la marque du sentiment de supériorité de nos modes de faire, de connaître, de vivre et d’expliquer. Ils ont par trop la marque mortifère de la conquête, de la conversion forcée à une religion et à des façons de faire totalement étrangères, de l’exploitation et de l’extermination des peuples autochtones du monde.
Repoussés par leurs envahisseurs aux confins du monde, les peuples autochtones sont plusieurs milliers sur cette Terre.
Tchendukua était fondée comme un des maillons de la reconstruction du dialogue et de la chaîne de solidarité et de l’interconnaissance avec les cultures, avec la vie, avec le vivant dont nous ne sommes qu’une branche, bien imparfaite.
Depuis les peuples premiers de la Sierra de Santa Marta ont en Tchendukua des amis sûrs de l’autre côté de l’Océan. Ce lien de solidarité n’est pas que l’expression d’un devoir de réparation mais s’inscrit dans la nécessité de renouer avec les lois de la vie sur Terre, aujourd’hui gravement ignorées.
Alors voici quelques bonnes raisons de s’engager aux côtés de Tchendukua Ici et Ailleurs :
- Appuyer les peuples autochtones, et en l’occurrence ceux de la Sierra de Santa Marta, dans la reconnaissance et la défense de leurs droits, tels que définis en particulier dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples Autochtones www.un.org/esa/socdev/unpfii/documents/DRIPS_fr.pdf
- Les aider à sécuriser leurs terres à travers des outils certes issus de la conception occidentale du monde, à savoir le droit de propriété et à ce titre reconnus par le droit national colombien – mais exercé selon leurs lois propres.
- Organiser le dialogue entre la perception du monde des peuples autochtones et la nôtre, dans la perspective de retrouver et renouveler les équilibres indispensables à une vie digne de tous les êtres humains sur notre petite planète, aujourd’hui bien fragilisés.
- Célébrer ensemble la vie et le vivant, nous aider à retrouver en nous-mêmes notre lien intrinsèque avec le vivant et comprendre que ce que nous infligeons à la nature, au socle de la vie, nous l’infligeons à nous-même.
Une tâche salutaire et importante, à laquelle nous sommes toutes et tous appelé.e.s à participer, chacune et chacun selon ses possibilités et moyens.